Adieu Camille
Je l’ai donc rencontré le 1er novembre. Ce n’était pas un hasard, elle devait me rendre mes DVD et elle ne bossait pas ce jour là, on a décidé de se rencontrer après plus de quatre mois de rupture. Le lieu de rencontre nous était familier. Une grande surface que l’on cotoyait souvent. On buvait souvent un verre las bas. On s’est donc retrouvé en face d’un magasin comme point de rendez vous. Comme des inconnus voulant se cacher pour paraître inaperçu. Je la vois de l’étage. Là, seule, devant le magasin, à m’attendre, les yeux dans le vague. Puis elle me voit de loin, je sais qu’elle m’a vu, j’ai baissé la tête et jai continué ma progression vers ce point de rendez vous. On se regarde, yeux dans les yeux, rien a changé, c’est son regard, son regard ému de me revoir. Le mien devait surement être aussi ému mais j’ai essayé de garder un air naturel, un air détendu.
On se fait la bise. On se fait la bise… Bien sur Minando, qu’est ce que t’esperais de plus de toute façon ! C’est la bise la plus désagréable que j’ai faite de ma vie. J’ai senti son odeur, SON odeur et rien d’autre. C’était elle, celle que j’ai aimé pendant presque 5 années. Puis on s’est regardé. On a échange quelques paroles comme quoi ca faisait drôle, tres drôle de se revoir.
Puis je lui ai proposé d’aller boire un verre. Le temps d’arriver jusqu’au bar, on marchait l’un à coté de l’autre. La conversation n’était pas très naturelle. Elle était dérangée de me voir, je le sentais clairement. Puis on s’assoit boire un verre, on parle de nos boulots respectifs puis j’ai engagé le sujet de sa vie. Je lui ai avoué que j’étais au courant de sa relation avec ce type marié 41 ans et deux enfants. Elle était bien evidemment sur la défensive. Je l’ai mis en garde, elle avait réponse à tout. Elle a refait sa vie, dans des conditions bizarres, certes, mais c’est réel...
Moi je lui ai raconté que j’enchainais les relations sans lendemain et que je suis evidemment assez malheureux de la situation, surtout que j’ai encore des sentiments pour elle. J’ai retrouvé ce charme qui m’a fait craqué pendant tant d’année. Mais par contre ce n’était plus elle quand je l’écoutais parler. Ce n’est plus la fille que j’ai aimé, la fille qui m’a rendu fou, qui m’a tellement apporté, et à qui j’ai tellement donné.
Je lui ai alors posé la question, disons… fatale . "Tu es amoureuse?" . Elle me répondit "Oui je suis amoureuse". "Tu n’as plus de sentiments pour moi?" "Plus du tout"... ... ...
Ma poitrine est devenue chaude. Je sentais mon sang brulant circuler à toute allure dans mon corps. La froideur de ses paroles, la froideur de ces paroles, m’a completement destabilisé. J’ai eu les larmes aux yeux. Elle n’eu aucune réaction. Froide, sure d’elle, prétentieuse, et pseudo heureuse.
Dans son langage je ne reconnaissais plus la Camille que j’ai serré dans mes bras tant d’heures pour sécher ses larmes et protéger son petit corps si fragil…
On s’est quitté assez rapidement, je lui ai fait cette maudite bise et nos chemins se sont éloignés. Mes larmes remplissaient mes yeux, je marchais, perdu, dans cet immense centre commercial. Puis à force de marcher, je me rendais compte que ce n’est plus la même chose qu’il y a 4 mois. Je n’ai pas eu envie de la serrer dans mes bras. Je n’ai pas eu de desir pour elle. J’ai juste constaté en face de moi une belle fille, mais qui, par ses paroles, perd tout son charme et toute sa crédibilité à mes yeux. Ce n’était pas la fille que j’ai aimé qui était en face de moi.
Camille, je l’aime oui. Mais pas cette camille. Pas cette fille que j’avais en face de moi le 1er novembre 2006. Non je n’aime pas la fille qui a bu ce verre en face moi. J’aime ma camille, celle que j’ai connu, celle que j’ai aimé, celle que j’ai fait rigoler, celle que j’ai fait pleurer parfois, celle avec qui j’ai fait l’amour la premiere fois. Celle a qui j’ai appris comment devenir une femme sûre d’elle et épanouie. Celle que j’ai soutenu dans les moments durs, celle a qui j’ai offert tout ce que je pouvais offrir. Celle avec qui j’ai exploré chaque partie de son corps, celle qui jouissait dans mes bras, celle qui me respectait, celle qui m’a fait pleurer, celle qui m’a soutenu, celle qui a emerveillée ma vie pendant ces 5 années… Je pourrais continuer comme ça toute la nuit...
Voilà, j’ai aimé, et j’aime toujours cette Camille. Pas la Camille que j’avais en face de moi. Je n’aime alors plus qu’un rêve, plus qu’un passé, plus qu’une illusion, en gros, j’aime une personne qui n’existe plus. Une personne que j’ai connu dans ma jeunesse qui n’existe plus. Un souvenir magnifique. Une fin malheureuse. Je ne t’aime plus Camille. Ce n’est plus toi.
Ce n’est seulement qu’un grand attachement que j’ai pour toi. Je n’aime plus qu’un rêve à présent. Le fait de savoir que ce n’est plus qu’un rêve me rassure enormément.
Cette fois ci, ce n’est plus un simple aurevoir.
Quand la maison s’éffondre, il faut tout recommencer, ailleurs et surtout autrement.
Adieu Camille.
Adieu Florence…